En commentaire de mon billet d’hier, Anne souligne que la
plupart des éditeurs n’emploient pas de correcteur en raison de la modestie de
leur maison et du fait qu’ils pensent à tort savoir corriger eux-mêmes.
Cela m’amène à formuler quelques remarques.
Le syndicat de l’édition lui-même distingue
les « grandes maisons » – 20 éditeurs qui ont plus de 5 000 titres chacun – et les
« petites structures éditoriales » – environ 5 000 éditeurs qui ont moins de 10
titres chacun.
J’ignore si l’impasse sur la
correction est majoritairement répandue parmi ces 5 000 « petits »
éditeurs ou si c’est aussi le cas dans les structures de taille moyenne. Je
connais à la fois des petits éditeurs qui paient des correcteurs, et des éditeurs moyens qui
corrigent eux-mêmes ou font faire le boulot à des assistants. J’en connais
aussi, dans les différentes structures,
qui ne font ni l’un ni l’autre.
Je suis toutefois d’avis que l’argument économique est un mauvais argument pour se passer de correction professionnelle.
Un constructeur automobile cherchant
à sortir un véhicule à moindre coût produirait-il des voitures non peintes au
prétexte que ça réduit le prix de revient ? Je ne le crois pas. Cet
exemple peut vous paraître étrange, mais je crois que la différence est là :
dans le secteur automobile, la peinture fait partie de la voiture, on ne la remet
pas en question.
Dans le monde du livre, certains
considèrent que la correction fait partie de l’édition et d’autres se disent
que c’est accessoire.
Pour ma part, j’ai du mal à
considérer comme un éditeur quelqu’un n’envisageant pas la correction professionnelle
comme une étape indispensable. Je ne parle pas de correction orthographique à
la portée de tous, mais de la plus-value qu’apportent les préparateurs de copie.
Sur ce point, je rejoins Anne : il y a peu de préparateurs de copie parmi les
éditeurs.
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