mercredi 27 juin 2018

Acquis/acquis

Dans les expressions « par acquit de conscience » ou « pour acquit », le mot acquit vient du verbe acquitter. Il faut donc un –t, en fin de mot, pas un –s.

S’acquitter d’une dette, c’est la payer. Un acquit est la reconnaissance écrite d’un paiement (pour acquit veut dire « qui est acquitté, payé »). 
La formule par acquit de conscience signifie « pour se garantir du risque d'avoir quelque chose à se reprocher ».
 
Dans les autres cas (nom, adjectif ou participe passé), il faut écrire « acquis », du verbe acquérir. 
- Il tient cet arrangement pour acquis.
 

lundi 25 juin 2018

Permis/permise

Le verbe se permettre, dans la forme pronominale, admet les pronoms personnels me, te, se, nous, vous. Ceux-ci sont toutefois indirects et ne commandent pas l’accord.
-         Elle s’est permis une folie.
-         Je me suis permis d’entrer, dit-elle.

Attention, si le COD est avant le verbe, on accordera le participe passé.
-         La folie que je me suis permise n’a pas coûté si cher.

jeudi 21 juin 2018

Demi, mi

Demi
Adjectif singulier, sans pluriel, il s'accorde en genre avec le substantif qui le précède:
- à cinq heures et demie
- un mois et demi...

Il est invariable quand il est placé immédiatement avant le substantif auquel il est alors réuni par un trait d'union:
- une demi-heure...

dans la locution adverbiale à demi (sans trait d'union):
- faire les choses à demi...

Mi
Mi, abréviation de demi, se joint au mot qui le suit par un trait d'union:
- avoir les yeux mi-clos
- parler à mi-voix...

Les substantifs composés avec mi sont toujours du féminin:
- une mi-temps
- la mi-août

mercredi 20 juin 2018

C'est/ce sont ; c'était/c'étaient

Les présentatifs c’est, ce sont, c’était, c’étaient sont des constructions impersonnelles. Le ce est sujet apparent, mais le vrai sujet (réel) se trouve après le verbe. On accorde généralement le verbe avec ce sujet réel. L’absence d’accord se retrouva dans la langue parlée et donc uniquement dans la transcription de dialogues (si le niveau de langue l’exige). Dans tout emploi d’une langue soignée, on fera l’accord.
Pour ceux qui se fient à l’oreille plus qu’à leurs connaissances en grammaire et qui hésitent à l’imparfait : ne pas hésiter à passer la phrase au présent et le nombre s’imposera de lui-même.
 

mardi 19 juin 2018

Saint


Le mot saint est écrit sans majuscule lorsqu’il désigne le personnage lui-même. Il n’est alors pas suivi d’un trait d’union.
  • Ex : Saint Mamère, saint Pancrace et saint Servais sont les trois saints de glace.

Il prend une majuscule dans une formation composée d’un trait d’union pour former un nom de famille, de lieu, de rue, de ville, de fête…
  • Ex : les feux de la Saint-Jean, rue Saint-Jean, l’île Saint-Louis

Attention : Lorsque saint apparaît dans un toponyme composé, les divers éléments sont liés par un trait d’union :
  • Saint-Jean-de-Braye,
  • Saint-Laurent-du-Maroni,
  • Saint-Pair-sur-Mer

 

jeudi 14 juin 2018

Compte rendu non exhaustif de la 1re Table ronde « édition »

Nous sommes une petite vingtaine de personnes réunies, en ce samedi après-midi 9 juin 2018, à la Bourse du travail de Paris. Une vingtaine de correctrices et de correcteurs, majoritairement de l’édition, mais également de la presse et de la communication. Des salariés, TAD ou en pied, et des auto-entrepreneurs. 

Au programme de cette première table ronde « édition », organisée par le Syndicat général du Livre et de la communication écrite (SGLCE-CGT) : « Correcteurs à domicile, quel statut pour quels droits ? » Autant dire que le thème est d’actualité puisque des négociations avec le Syndicat national de l’édition (SNE) sont en cours depuis deux ans concernant l’annexe IV de la convention collective nationale de l’édition qui régit le statut et les droits des travailleurs à domicile (TAD). 

Un rapide tour de table des participants nous apprend que la plupart sont déjà correcteurs, l’un est en formation et deux autres sont venus glaner des renseignements avant d’embrasser (ou pas) la profession. 

Guillaume Goutte, le secrétaire de la section des correcteurs du SGLCE-CGT, rappelle l’objet de la table ronde et souligne les enjeux des négociations en cours avec le SNE. Danièle Bouilly, secrétaire à l’édition au SGLCE-CGT, en charge des négociations avec le SNE, fait ensuite un point circonstancié sur les nombreuses rencontres avec le syndicat patronal. Les principales demandes de la CGT sont :

‒ l’application des indemnités de licenciement conventionnelles aux TAD ;

‒ le lissage des revenus des TAD sur l’année ;

‒ la redéfinition des cadences de travail ;

‒ l’application des droits fondamentaux concernant le paiement des jours fériés, la formation, le maintien du salaire en cas d’arrêt maladie, etc. ;

‒ le versement d’une « indemnisation financière » en cas de baisse de volume de travail confié d’une année sur l’autre.

Malgré de timides avancées, les pierres d’achoppement sont encore trop nombreuses pour que cette révision de l’annexe IV puisse être validée par la CGT. D’autres réunions sont à venir.

Les débats qui suivent sont instructifs sur les différents statuts des participants : une petite moitié travaille sous le statut de micro-entrepreneurs, d’autres sont salariés ainsi que micro-entrepreneurs, quelques-uns sont uniquement salariés. Parmi les micro-entrepreneurs présents, la plupart sont contraints par leur « employeur » de prendre ce statut, bien peu le font par choix. 
             
 
Pour rappel, ce statut est illégal concernant les correcteurs et lecteurs-correcteurs de l’édition : « Les auto-entrepreneurs sont des travailleurs indépendants. Ils doivent donc pour exercer leur activité conserver la maîtrise de l’organisation des tâches à effectuer, ainsi que de la recherche de la clientèle et des fournisseurs. […] Le secrétaire d’État a précisé que le fait de maquiller sciemment une relation salariale en contrat d’entreprise ou de régie, ou en paiement en honoraires de prestations de service ponctuelles ou régulières, pour échapper à ses obligations d’employeur, est équivalent à faire travailler un salarié de façon non déclarée ou sous-déclarée. Il est donc constitutif du délit de travail dissimulé » (Rép. Liebgott n° 76823, JO 12 octobre 2010, AN quest. p. 11146). 

Le SGLCE-CGT rappelle toutefois qu’il est hors de question de pointer du doigt les auto-entrepreneurs – qui ne sauraient être nos ennemis, et dont certains sont d’ailleurs adhérents à notre syndicat –, mais bien les éditeurs qui imposent ce statut à leurs salariés ou à ceux qui voudraient l’être. Car, de fait, les éditeurs ne se privent pas de recourir à ce statut, tout en conservant leurs prérogatives : demande de CV et de lettre de motivation aux microentrepreneurs, lien de subordination conservé, fixation des tarifs et des délais des travaux, tout cela sans versement de cotisations sociales, en mettant en concurrence les correcteurs et en abaissant la qualité du travail fourni. De fait, des personnes peu scrupuleuses s’improvisent correctrices parce qu’elles étaient douées en dictée en CE2, mais la loi du marché prime ! 

Les correcteurs, de leur côté, voient leurs conditions dégradées en termes de droits à la retraite, à la formation, de maintien de salaire en cas de maladie, de recours au conseil de prud’hommes, d’indemnités chômage (qui n’existent pas), bref une protection sociale au rabais. Certains participants micro-entrepreneurs prônent la création d’un « barème » des tarifs de préparation et de correction, afin d’éviter une distorsion de concurrence. Beaucoup cumulent le statut de salarié et de micro-entrepreneur ; de moins en moins sont uniquement salariés, le patronat s’étant engouffré illégalement dans ce statut créé voilà maintenant dix ans. 

Même si la convention collective de l’édition et son annexe IV sont ô combien imparfaites, elles sont plus protectrices pour les TAD, même si certains éditeurs n’hésitent pas à en bafouer les dispositions ainsi que celles du Code du travail. Ainsi de cette salariée correctrice TAD, en attente de son audience aux prud’hommes : l’éditeur pour lequel elle travaille depuis vingt et un ans baisse son volume de travail depuis 2014, de façon drastique (75 % de moins en trois ans !) et unilatérale, sans compensation financière ni licenciement pour obtenir des droits au chômage. Cette salariée est, pourtant, en CDI !

On voit donc que les négociations en cours avec le SNE sont importantes pour éviter ce genre de situations inextricables fortement préjudiciables aux salariés. Même si certains éditeurs voyous n’hésitent pas à se comporter comme tels, il est heureux de constater que certaines maisons d’édition souhaitent maintenir leurs correcteurs TAD dans le salariat, qu’elles sont attachées à cette relation de confiance qui unit le correcteur TAD à son donneur d’ouvrage et que la qualité prime, en ayant recours à des correcteurs TAD formés et compétents.

L’après-midi se conclut par des discussions informelles entre participants, heureux de pouvoir se rencontrer, discuter de leur situation, confronter leurs idées. Et, cerise sur le gâteau, certains des participants ont été sensibles au discours des TAD et de la lutte du syndicat pour faire valoir leurs droits. Cette première table ronde en appellera d’autres, tant les sujets autour des TAD sont nombreux.

 

La section des correcteurs du SGLCE-CGT

Paris, le 13 juin 2018

dimanche 10 juin 2018

Suite à

Quoique fréquemment utilisée, la tournure suite à  appartient au langage commercial. Elle est donc à bannir des textes littéraires, et de tous les textes qui ne sont pas commerciaux.
Dans la correspondance, pour faire allusion à un précédent échange antérieur dont on est à l’origine, on dira plutôt comme suite à ou pour faire suite à.
On emploiera en réponse à dans les autres cas.
Dans les autres textes, on écrira par exemple après ou à la suite de.

lundi 4 juin 2018

Grand-chose

Deux locutions apparemment voisines dans la forme ont pourtant un trait d’union de différence.
Ce trait d’union n’est pas sans poser problème à de nombreux auteurs.
Dans la locution grand-chose, le trait d’union a en fait remplacé l’apostrophe jadis de mise quand l’adjectif qualificatif précédait un nom féminin.

On écrit par conséquent grand-chose, mais grand monde.

À noter : si dans la forme négative, il n’y a pas de trait d’union entre la négation et la locution (ce n’est pas grand-chose), il en faut un en revanche dans le substantif invariable un pas-grand-chose, comme l'indique le Larousse.
Ces couvertures de Souvenirs d’un pas-grand-chose de Charles Bukowski ne sont donc plus à imiter que pour le trait d’union entre grand et chose. Il manque le premier trait d'union du substantif composé.