jeudi 4 juin 2015

Ce qui vient, Thomas Stangl (2)

 
© Casey Taylor
J'étais très impatiente de vous parler de Thomas Stangl et de son étonnant roman. Et me voilà hésitante au moment de le faire. Par où commencer ?
Peut-être en vous disant à vous qui venez (parfois depuis longtemps) sur ce mur que j'évoque souvent des textes qui m'ont touchée, mais que, pour moi, il y a clairement un avant et un après ma découverte de Stangl.
Depuis que j'ai lu Was kommt, il ne s'est pas passé une journée sans que j’y pense. Bien sûr, parce que je me suis penchée de nombreuses heures sur le texte, mais pas seulement. Aussi, parce que j’aime la littérature autrichienne, mais pas seulement. Enfin, parce que j'ai vécu à Vienne, ville que j'ai détestée pour finalement l'aimer passionnément et que je n'ai pas souvenir d'avoir déjà trouvé plus juste portrait de cette ville, mais pas seulement.
Je me rappelle m'être aventurée dans les premières phrases, d’abord surprise, à me demander quoi, qui, et où. Vous verrez (enfin, j’espère), ça vous fera peut-être ça aussi. Lâchant prise, j’ai peu à peu été comme envoûtée par les mots, simples, les phrases, beaucoup moins simples, et me suis retrouvée embarquée avec Emilia, avec Andreas, avec tous les autres personnages, avec la ville, avec le fleuve, leurs histoires, l’Histoire.
On connaît le rapport des auteurs autrichiens à leur pays. Stangl n’est pas juste un auteur autrichien, de cette veine, critique. Avec Ce qui vient, il va plus loin. Le questionnement inhérent à ce texte n’est pas seulement un questionnement autrichien, c’est aussi le nôtre.
Les grandes heures du fascisme ont passé, mais qu’en est-il 35 ans après « ce trou » dans l’Histoire ? Et qu’en est-il aujourd’hui ? Les choses ont-elles changé ? A mieux y regarder, ne restent-ils pas des signes infimes, anodins en apparence, qui montrent que ce qui est derrière nous est peut-être ce qui vient.
Ce roman est politique. Assurément. Et il est littéraire. Incontestablement. Sans ostentation. Avec maestria.
Voilà. Je crois que c’est en vous donnant mes impressions que je vous parlerai le plus facilement de Ce qui vient et de Stangl.
Vienne 1937, Vienne 1979, les vies si semblables et pourtant si différentes d’Emilia et Andreas, les destins qui basculent, le quotidien, l’Histoire… j’en vois des choses à vous dire pour vous donner envie de vous plonger dans ce roman ! Et le meilleur dans tout ça, vous savez ce que c’est ? C’est que je vais le faire et que j’aurai beau vous raconter plein de choses, rien ne pourra se substituer à la lecture du texte.

mercredi 3 juin 2015

Ce qui vient, Thomas Stangl (1) (Éditions du Sonneur)


Marcel Inhoff (alias Shigekuni) publie depuis plusieurs années des notes de lecture. A propos de Was kommt, roman de l’Autrichien Thomas Stangl aux éditions Droschl, il concluait en 2009 : « Was kommt is a marvel and it deserves to be translated and praised and to win as many prizes as possible. »
Je me suis finalement emparée du relais si joliment tendu.
Aujourd’hui, je peux, non sans émotion, vous annoncer la parution, le 11 juin, de  Ce qui vient, de Thomas Stangl, aux Éditions du Sonneur - sous la direction de Marc Villemain.

J’espère que vous serez nombreux à être curieux et à découvrir cet  immense écrivain – inédit jusqu’ici en France - et son magnifique roman. Je compte bien m’employer à vous en donner l’envie.
 

Merci à  Anne-Françoise Kavauvéa et Marcel Inhoff qui, ensemble, m’ont ouvert la route de ce grand texte. Danke à Thomas Stangl, Annette Knoch de Literaturverlag Droschl et Gerhard Auinger du ministère de la Culture autrichien. Merci, aux Éditions du Sonneur, à Valérie Millet, à Julien Delorme et bien sûr, last but not least, à Marc Villemain, qui a dirigé l’ensemble du travail avec une compétence, une délicatesse et une passion qui lui valent (en plus de nombreuses heures sans sommeil) mon admiration et ma gratitude.