lundi 28 juillet 2014

Amélie Lucas-Gary

 
 
Grotte, texte à paraître le 21 août chez Christophe Lucquin Editeur, est le premier roman d'Amélie Lucas-Gary.



EN : Pourquoi avoir choisi d’adresser ce manuscrit à Christophe Lucquin ?

ALG : J’ai lu Hitler In Love de Florencia Edwards, un recueil de nouvelles publié par Christophe Lucquin en 2012 : j’ai trouvé le texte occulte, précieux et la maison qui l’éditait plutôt hardie. Le moment venu, j’ai donc adressé le manuscrit de Grotte à Christophe, qui m’a envoyé un message deux jours après, en pleine nuit.
Cet engagement a pris encore davantage de sens pour moi avec les dernières parutions : Des Enfants, Baudelaire, Salon de Beauté… des livres qui partagent avec celui de Florencia Edwards une voix, dont il est impossible de savoir ni à qui elle appartient, ni d’où elle vient. Il y a quelque chose comme ça dans Grotte, je crois. Après avoir lu ces derniers titres, une amie m’a dit que je n’aurais pas pu être éditée ailleurs ; cela m’a plu, même si j’ignore ce qu’elle entendait précisément par-là.
Et puis, Christophe et moi avons le même âge, la maison est jeune, Grotte est mon premier roman : j’aime bien commencer ainsi.

Que répondez-vous quand on vous demande de quoi parle votre roman ?

Je dis : « C’est le récit d’un gardien de grotte, isolé sur une colline … » ; je parle de « fantastique » sans être convaincue par le terme. Il est difficile de répondre à cette question sans résumer le livre ou le réduire à un sujet.
Or J’ai justement voulu épuiser le sujet, lui ouvrir toutes les portes : Grotte mêle des registres si différents, et il advient tant de choses sur la colline ; le sujet explose, j’espère.

Aviez-vous un modèle, des références littéraires présentes à l’esprit pendant l’écriture de Grotte ?

Mes lectures très variées ont forcement compté mais je n’avais pas de modèle précis en tête. Par contre, aujourd’hui, je pense à Moravagine de Blaise Cendrars, roman d’aventure, déréglé et invraisemblable qui m’avait beaucoup impressionnée. Bien que mon gardien vive reclus sur sa colline, le monde vient à lui avec le même déchaînement frénétique que celui avec lequel Moravagine le traverse.
Pendant l’écriture, des œuvres et des artistes m’accompagnaient, car non seulement le volume d’une grotte évoque des questions plastiques, sculpturales mais j’ai aussi voulu que l’attitude du gardien s’apparente à un geste artistique.

 
Entre le début de l'écriture et la publication, le texte a-t-il beaucoup changé, et si oui, en quoi ? `

La construction en chapitres, très marquée, qui donne au livre l’allure d’un recueil de nouvelles, est apparue dés le départ. Je me figurais un réseau de galeries souterraines,   complexe et déroutant, qui rappellerait le mouvement paradoxal de l’écriture : creuser et remplir. A partir de là, j’ai écrit Grotte vite, dans l’excitation et je suis encore surprise en le lisant : j’ai l’impression qu’une grande partie du texte vient d’ailleurs.


Comment se sent-on juste avant la parution d’un premier roman ?

Le texte vient de partir à l’imprimerie ; c’est étrange, mais je me sens maintenant tout à fait libre pour en écrire un autre. 

http://www.christophelucquinediteur.fr/grotte/
 

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